Je te reviens, mon Acadie

J’ai trouvé cette vidéo par hazard sur YouTube. Apparemment, c’était fait à Chéticamp, en Nouvelle-Écosse. J’aime comment les jeunes chanteuses semblent détendues, confortables et heureuses de chanter avec l’homme qui joue à la guitare.

J’ai cherché les paroles en ligne, sans succès. Alors, j’ai écouté la chanson plusiers fois, et je mets ici dans la charrette les paroles comme je les comprends.

Si je me trompe, ou si vous les comprenez mieux que moi, s’il vous plaît dites-le dans un commentaire. (J’ai utilisé des éllipses pour des mots ou phrases que je ne sais pas.)

*** Mise à jour, le 29 juillet 2013:

Je viens de recevoir un courriel de Paul Gallant, le joueur de guitare dans cette vidéo. Il a eu la gentillesse de m’envoyer la version la plus récente de la chanson.

JE TE REVIENS, MON ACADIE

J’ai perdu track de toutes ces années
où je fais tous  pour t’oublier
Comme Saint-Pierre j’ai fait la carrière
de trembler  de peur de te renier.

I’ve lost track of how many years
I did everything to forget you
Like St. Peter I chose my path;
I shook with fear from rejecting you.

Je t’ai quitté sans jamais partir
de mon coin pays où j’avais grandi.
J’étais si fier, si arrogant,
que je n’avais pas besoin de toi.

I abandoned you without ever leaving
my little corner where I was raised
I was so proud, so arrogant
That I wouldn’t ever need you. 

Je te reviens, mon Acadie,
comme un enfant qui était perdu.
Bercez, bercez-moi dans tes bras
Je veux récréer ces années perdues.

I’m returning to you, my Acadie
like a child who was lost
cradle me in your arms
I want to retrieve those lost years.

Danser la nuit pour fêter ton histoire
Je t’offre un cadeau
Cette chant, cette hymne
Car je te reviens, mon Acadie.

Dancing in the night to celebrate your story
I offer you a gift
This song, this hymn
Because I’m returning to you, my Acadie.

J’avais oublié ta langue si douce
toutes ses chansons et ses poèmes
Je pouvais lire dans ton visage
que tu me manquais; ça te faisait de la peine.

I had forgotten your sweet language
All its songs and its poems
I could see in your face
how much you had missed me, and that caused you pain.

Mais je suis de retour à tes côtés
Et plus jamais je m’en irai
du pays d’Évangéline
Acadien je mourirai

But I’m coming back to your side
And never again will I leave
the country of Evangeline
I will die an Acadien

Je te reviens, mon Acadie
comme un enfant qui était perdu
Bercez, bercez-moi dans tes bras
Je veux récréer ces années perdues

I’m returning to you, my Acadie
like a child who was lost
cradle me in your arms
I want to re-create those lost years.

Danser la nuit pour fêter ton histoire
Je t’offre  un cadeau
Cette chant, cette hymne
Car je te reviens, mon Acadie.

Dancing in the night to celebrate your story
I’m offering you a gift
this song, this hymn
Because I’m returning to you, my Acadie.

Windmills (Moulins à vent)

Dans les dernières années des 1940s, deux frères irlandais, Paddy et Tom Clancy, ont émigrés au Canada et plus tard aux États-Unis. Ils ont devenu acteurs à New-York et, pour gagner plus d’argent, ils ont organisé des concerts où ils ont chanté des chansons de leur jeunesse.

En 1956, un autre frère s’a joint à eux, et aussi un autre jeune irlandais, Tommy Makem. Même que les quatres hommes avaient l’envie de devenir acteur, ils ont choisi de chanter ensemble. Quelques années après, ils sont apparus sur le Ed Sullivan Show, une émission de télévision, qui leur a apporté plus de renommée et une plus grande réussite commerciale.

Finalement, les hommes ont pris des chemins différents. Dans les années 1970, Tommy Makem et Liam Clancy ont décidé à chanter ensemble. Cette chanson-ci, écrit par Tommy Makem, est un bon exemple de leur talent.

In days gone by, when the world was much younger,
Men harnessed the wind to work for mankind.
Seamen built tall ships to sail o’er the oceans
Landsmen built windmills the corn for to grind.

(Aux États-Unis, « corn » veut dire « maïs, » mais en Grande-Bretagne et Irlande, « corn » veut dire « grain, » comme de blé.)

Autrefois, quand le monde était beaucoup plus jeune
Les homme attelaient le vent à travailler pour l’humanité
Des marins ont construit des grands voiliers à naviguer sur les océans,
Des terriens ont construit des moulins à vent pour moudre le grain

Moulin à vent en Izhevsk, Russie; photo par khawkins33.

(Chorus)
Around and around and around went the big sails

Turning the shafts and the great wooden wheel
Creaking and groaning, the millstones kept turning
Grinding to flour the good corn from the field

(Chœur)
Autour et autour et autour sont allés les grandes voiles
Tournant les arbres et la grande roue en bois
En craquant et grodant les meules tournaient
Moulant à la farine le bon grain du champ.

Through Flanders and Spain and the Lowlands of Holland
In the kingdoms of England and Scotland and Wales
Windmills grew up all along the wild coastlines
Ships of the land with their high canvas sails.

Tout au long de la Flandre et l’Espagne et les plaines de la Hollande
En les royaumes de l’Angleterre, et l’Écosse, et au Pays de Galles
Des moulins à vent ont grandis  au long des côtes sauvages
Des navires de la terre avec leurs voiles en toile de haute.

In Lancashire lads worked hard at the good earth
Plowing and sowing as the seasons declared
Waiting to reap of the rich golden harvest
While the miller he idled his mill to repair.

En Lancashire les gars travaillaient dur à la bonne terre,
Ils ont labouré et semé selon les saisons
En attendant de récolter la récolte riche, d’or
tandis que le meunier était ralenti, s’occupant de la réparation de son moulin.

Windmills of old wood, blackened by weather
Windmills of stone, glaring white in the sun
Windmills, like giants, ready for tilting
Windmills that died in the gales and are gone.

Moulins à vent de vieux bois, noircie par le temps
Moulins de pierre, blanc éclatant dans le soleil
Moulins à vent, comme des géants, prêts pour les joutes
Moulins à vent, morts dans la tempête, disparus,

An Mhaighdean Mhara

Une chanson de l’Irlande, en le gaélique irlandais. Au début de cette vidéo, Mairéad Ní Mhaonaigh dit,

Merci beaucoup.

Maintenant, je vais chanter une chanson. C’est une des premières que j’ai jamais appris. Je suis de Donegal, et je suppose que la chanson est originaire de Donegal.

Elle s’appelle An Mhaighdean Mhara, ou La sirène. Et elle parle d’un pêcheur en particulier qui s’en va un jour et qui aperçoit une sirène. Et il tombe en amour avec elle et la ramène chez lui.

Des années plus tard, quand ils ont quelques enfants, les enfants trouvent la couronne que le pêcheur a volé de leur mère. Et dès que la mère voit la couronne, elle doit retourner à la mer.

Alors, c’est une lamentation.
Ça s’appelle An Mhaighdean Mhara.

Je ne parle pas le gaélique irlandais; donc, j’ai mis ici une traduction que j’ai trouvé en ligne. Mais cette chanson est plus mystérieuse ou du moins plus ambigue que beaucoup d’autres.

Ce que je veux dire, c’est que j’ai trouvé trois ou quatres traductions en anglais, avec beaucoup des différences entre eux-mêmes. Malheureusement, je ne connais pas Mairéad Ní Mhaonaigh, donc je ne peux pas la poser mes questions.

Is cosúil gur mheath tú nó gur thréig tú an greann
Tá an sneachta go freasach fá bhéal na mbeann’
Do chúl buí daite is do bhéilín sámh
Siúd chugaibh Mary Chinidh ‘s í ‘ndiaidh an Éirne ‘shnámh

Tu sembles dépérir et délaissir le plaisir [de la vie?]
Les bancs de neige sont lourds près des gués [de la bouche?] de la rivière
Tes vives tresses d’or et votre doux, doux sourire
Je vous donne Mary Kinney, qui a nagé le vaste océan
[ou, qui nagera toujours…] 

You seem to be pining and forsaking the fun
The snowdrifts are heavy by the fords in the burn
Your bright golden tresses and smile gentle and mild
I give you Mary Kinney who has swum the ocean wide

A mháithrín mhilis duirt Máire Bhán
Fá bhruach an chladaigh ‘s fá bhéal na trá
Maighdean mhara mo mhaithrín ard
Siúd chugaibh Mary Chinidh ‘s í ‘ndiaidh an Éirne ‘shnámh

« Chère mère, » Máire Bhán [ Marie-belle ou -blonde] crie
Des bancs de la mer et par la marée
« Ma mère noble — une sirène »
Je vous donne Mary Kinney, qui a nagé le vaste océan

« Darling mother, » cries Máire Bhán
From the banks of the ocean and down by the tide
« Mermaid, my mother, my pride »
I give you Mary Kinney who has swum the ocean wide

Tá mise tuirseach agus beidh go lá
Mo Mháire bhroinngheal ‘s mo Phádraig bán
Ar bharr na dtonna ‘s fá bhéal na trá
Siúd chugaibh Mary Chinidh ‘s í ‘ndiaidh an Éirne ‘shnámh

Je suis fatigué et las, et sera jusqu’à l’aube [ou toujours]
Ma Marie brillante et mon Patrice beau
Tandis que je flotte sur les vagues et je dériver avec la marée
Je vous donne Mary Kinney, qui a nagé le vaste océan

I’m tired and weary and will be ’til dawn
For my darling Mary and my Pádraid bán
As I ride on the billows and drift with the tide
I give you Mary Kinney who has swum the ocean wide

Réveille

Je viens de découvrir cette chanson de Zachary Richard. Il est Cajun–c’est-à-dire, ses aïeux étaient des acadiens qui sont venus à la Louisane après le Grand Dérangement.  Au commencement, il dit:

Je lance un appel au secour de la part des acadiens de la Lousiane. On a tombé de la falaise, mais on n’a pas encore touché la terre.

La prochaine génération louisiane sera la première probablement de parle pas le français depuis deux cent ans — ou de comprendre que, à sauvegarde la langue française, c’est pas d’empecher l’assimilation des paroles anglo-américaines dans vocabulaire, mais c’est d’empecher l’assimilations de la communauté francophone à la frontière.

(I call for help on behalf of the Acadiens of Louisiana. We have fallen off the cliff, but we have not yet struck the ground.  The next generation in Louisiana will probably be the first in two hundred years not to speak french, or to understand that preserving the French language does not mean preventing the assimilation of Anglo-American words into our vocabulary — but preventing the assimilation of the French-speaking community on the border.)

L’histoire du Grand Dérangement m’intéresse beaucoup, à la fois que je suis né en Nouvelle-Écosse et que certains de mes propres ancêtres ont été forcées de quitter ses Highlands de l’Écosse.

On peut dire que chaque peuple a ses propres histoires tristes. Peut-être nous ne saurons jamais lesquelles des Malécites, des Micmacs, ou des Passamaquoddy, qui vivaient au Canada (ou ce que nous appelons maintenant Canada) depuis des centaines d’années avant Samuel de Champlain, Jean Cabot, ou Christophe Colomb.

Mais la perte d’une histoire ne signifie pas qu’une autre ne vaut pas dire. Ce n’est pas une question de faire rancune à quelqu’un ou de déterrer la hache. Pour moi, c’est plus une question de mieux comprendre le sort d’autres personnes et d’autres temps, et de découvrir ce que je peux apprendre.

Réveille, réveille,
C’est les goddams* qui viennent,
Bruler la récolte.
Réveille, réveille,
Hommes acadiens,
Pour sauver le village.

* Zachary Richard dit sur son site que les acadiens ont appelé les soldats qui les ont expulsés les « goddams » après le mot anglais goddamned (sacré) parce que c’était le mot le plus souvent parlé par ces hommes.

Réveille, awake,
The Goddams* are coming,
To burn the harvest.
Réveille, awake,
Acadians,
To save the village.

* Zachart Richard says on his web page that the Acadiens called the soldiers who expelled them « goddams » because the English word « goddamned » was the one heard most from these men.

Mon grand-grand-grand père
Est venu de la Bretagne,
Le sang de ma famille
Est mouillé l’Acadie.
Et là les maudits viennent
Nous chasser comme des bêtes,
Détruire les familles,
Nous jeter tous au vent.

My great great great grandfather,
Came from Brittany,
The blood of my family
Has nourished Acadie.
And now the accursed ones come,
Chasing us like cattle,
Destroying the families,
Throwing us to the wind.

Réveille, réveille,
C’est les goddams qui viennent,
Bruler la récolte.
Réveille, réveille,
Hommes acadiens,
Pour sauver le village.

Réveille, awake,
The Goddams are coming,
To burn the harvest.
Réveille, awake,
Acadians,
To save the village.

J’ai vu mon pauvre père.
Il était fait prisonnier.
Pendant que ma mère, ma chère mère
Elle braillait.
J’ai vu ma belle maison
Était mise aux flammes,
Et moi je suis resté orphelin,
Orphelin de l’Acadie.

I saw my father
Made prisoner,
While my dear mother
Could not stop from crying.
I saw our beautiful home
Put to the torch,
And I have become an orphan,
An orphan of l’Acadie.

Réveille, réveille,
C’est les goddams qui viennent,
Voler la récolte.
Réveille, réveille,
Hommes acadiens,
Pour sauver le village.

Réveille, awake,
The Goddams are coming,
To steal the harvest.
Réveille, awake,
Acadians,
To save the village.

J’ai entendu parler
De monter avec Beausoleil.
Pour prendre le fusil
Battre les sacrés maudits.
J’ai entendu parlé
D’aller dans la Louisianne
Pour trouver de la bonne paix
Là-bas dans la Louisianne.

I have heard tell
Of going with Beausoleil
To take up arms
And fight the accursed ones,
I have heard tell
Of going to Louisiana,
To find peace
There in Louisiana.

Réveille, réveille,
C’est les goddams qui viennent,
Bruler la récolte.
Réveille, réveille,
Hommes acadiens,
Pour sauver le village.

Réveille, réveille,
C’est les goddams qui viennent,
Voler les enfants.
Réveille, réveille,
Hommes acadiens,
Pour sauver l’héritage.

Réveille, awake,
The Goddams are coming,
To burn the harvest.
Réveille, awake,
Acadians,
To save the village.

Réveille, awake,
The Goddams are coming,
To steal our children.
Réveille, awake,
Acadians,
To save our heritage.

Crucán na bPáiste – Lieu de sépulture des enfants

C’est la fête de Saint-Patrice aujourd’hui. Même qu’il y a des centaines des chansons irlandaises drôles ou enjouées, cette chanson-ci ne voulait pas quitter ma tête aujourd’hui.  Elle n’est pas une chanson traditionelle, mais sa mélodie et son thême l’ont fait aussi émouvante que n’importe quelle vielle chanson.

Le Crucán na bPáiste — le lieu de sépulture des enfants — se trouve près du village de Maamtrasna, County Mayo, Irlande, pas loin de Lough (Lac) Mask. Apparemment il y avait beaucoup de ces endroits en Irlande, particulièrement à la campagne. J’ai trouvé quelques opinions que avant le 20e siècle, ils étaient pour l’enterrement des enfants qui sont morts avant d’être baptisé.

J’ai trouvé deux photos de Crucán na bPáiste.  Parce qu’ils sont protégé par copyright, je ne peux pas les mettre ici, mais vous pouvez cliquer ces liens:

Sur son site, Karen Matheson (la chanteuse) dit que cette chanson a été composé récemment.

Is briste mo chroí, is uaigneach mo shlí
Is mo stóirín in a luí is mé cráite;
‘S é deireadh mo shaol, is mo chailín beag rua
Sínte i gCrucán na bPáiste

Brisé mon coeur, seule ma vie
Avec mon enfant chérie gisant là
C’est le fin de mon monde, ma fille rousse
Inhumée dans le lieu de sépulture des enfants.

Broken my heart, lonely my life
With my darling child lying here and me tormented
It is the end of my world, my little red-haired girl
Laid out in Crucán na bPáiste

Ni fheicfidh sí arís an drúcht ar an bhféar
Nó an sneachta i ngleannta Mhaamtrasna
Gan ghrian ar a h-aghaidh, gan ceol binn na n-éan
Ach an chré fuar i gCrucán na bPáiste

Jamais elle verra encore la rosée sur l’herbe
Ni la neige dans les vallons de Maamtrasna
Pas de soleil sur sa visage, pas de chanson douce des oiseaux
Rien que le terre froid du  lieu de sépulture des enfants.

She will not see again the dew on the grass
Nor the snow in the glens of Maamtrasna
No sun on her face, no sweet song of the birds
Only the cold earth of Crucán na bPáiste

Chorus:
In ainm an Athair is in ainm an Mhic
Is a Mháithrín atá lán de ghrásta;
In ainm an Spioraid Naomh ná fág me beo
Is mo mháinlín i gCrucán na bPáiste

Chœur
Au nom du Père et au nom du Fils
Et Mère Marie pleine de grâces
Au nom du Saint-Ésprit, ne me laissez pas en vie
Avec mon petit ange dans Crucán na bPáiste.

In the name of the Father and in the name of the Son
And Mother Mary full of grace;
In the name of the Holy Spirit, don’t leave me alive
With my little angel in Crucán na bPáiste

Is buartha na sléibhte, is tá mairg ar an Mask
Is olc mise gan i bheith sábháilte;
Is an fhad a bhéas mé beo ní sheasfaidh mé ar fhód
Na hÉireann nó i gCrucán na bPáiste.

Il y a la tristesse sur les montagnes, la colère sur le lac Mask
Mais plus mauvais, moi, parce que je ne l’ai pas sauvé
Et pour le temps que je suis en vie, je ne serai jamais debout
En Irlande ou en Crucán na bPáiste.

There is sadness on the mountains, anger on the Mask
But much worse am I that didn’t save her
And for the time I am alive never more will I stand
In Ireland or in Crucán na bPáiste.

Chorus:
In ainm an Athair is in ainm an Mhic
Is a Mháithrín atá lán de ghrásta;
In ainm an Spioraid Naomh ná fág me beo
Is mo mháinlín i gCrucán bPáiste

Chœur
Au nom du Père et au nom du Fils
Et Mère Marie pleine de grâces
Au nom du Saint-Ésprit, ne me laissez pas en vie
Avec mon petit ange dans Crucán na bPáiste.

In the name of the Father and in the name of the Son
And Mother Mary full of grace;
In the name of the Holy Spirit, don’t leave me alive
With my little angel in Crucán na bPáiste

Les vertes années

Je parlais l’autre jour avec un ami de Shahnour Aznavourian, qui vous connaissez comme Charles Aznavour.  J’ai dit que je regrette de ne pas avoir l’entendu en concert, et qu’il va avoir 88 ans en mai. Puis, je suis allé à son site, où j’ai appris qu’il donnera deux concerts à Montréal et trois à New-York en avril.

Mon ami a dit, « Le lapin Energizer français/arménien… »

C’est vrai.  Et j’ai aimé beaucoup de ses chansons, particulièrement celui-ci,  de laquelle j’ai appris le mot « bouleversé. »

Nous étions tous les deux
Étendus sur la lande
Tu regardais les cieux
Moi je te contemplais
Le roux de tes cheveux
Dénoués sur la lande
Sur le vert de l’ Irlande
Était vague de feu

We were alone together
stretched out on the moor
you looked up at the sky
I was studying you
The red of your hair
Spread out on the moor
against the green of Ireland
was a wave of flame

De nos vertes années
Qui verrouillaient l’ enfance
Dont je n’ ai malgré moi
Jamais rien oublié
De nos vertes années
En as-tu souvenance
Viennent-elles parfois
Tendrement éclairer
Un coin de tes pensées
Nos vertes années ?

Our green years
that marked off our childhood
about which I’ve never, in spite of myself
forgotten a thing —
Do you think about them,
those green years?
Do they come sometimes
softly lighting up
a corner of your thoughts,
our green years?

À la brise d’ été
Tu offrais ton visage
Et tu semblais rêver
Sans savoir qu’ en mon cœur
Venait de se lever
La tempête et l’ orage
Car je demeurais sage
Pudique et bouleversé.

You lifted your face
to the summer breeze
and you seemed to be dreaming
without knowing that inside me
a storm, a tempest, had just arisen–
because I remained well-behaved,
sensible…and overwhelmed.

De nos vertes années
Qui s’ ouvraient sur la vie
Et qui vivent à feu doux
Au fil de mes pensées
De nos vertes années
J’ en ai la nostalgie
Que reviennent pour nous
Le temps d’ un seul été
Du fond de leur passé
De nos vertes années

Our green years
that opened onto life
and that still glow warmly
in the stream of my thoughts–
I’m nostalgic for those green years
If only they could return for us,
just one summer’s worth
from the depths of the past
our green years.

Slán Abhaile

La fête de Saint-Patrice approche. Même que je suis d’origine écossaise et pas irlandaise, les deux sont des cousins (sinon des frères). Nous avons deux langues qu’on appelle « Gaelic » en anglais, le gaidhlig de l’Ëcosse et le gaeilge de l’Irlande (des cousins linguistiques). Les deux peuples partagent des histoires, la musique, et aussi l’amour pour la vie.

Et ils aiment particulièrement des chansons tristes, comme Slán Abhaile, qui veut dire « allez chez vous sauf. » (Les irlandais disent en anglais, Safe home; c’est-à-dire, « Go home safely. »)

Voice Kate Purcell.  Au début, elle explique qu’il y a 10 chansons les plus populaires pour des funerailles, et celui-ci est parmi eux.

The sun is down, the moon is blue
I think they know that I’m missing you
But time will heal this heartfelt pain
As soon as I see you again

Le soleil est couché
La lune est bleue
Je crois qu’ils savent
Que tu me manques
Mais le temps va guérir
Cette douleur sincère
Au moment que
Je te vois encore.

(Curfá / chorus / choeur)

Slán abhaile, slan go foill
My heart is breaking without you, a stór

Rentre chez toi sauf, bonne chance
Mon coeur brisera sans toi, mon amour

Nó go gcasfad arís orainn
Éist is bí ag smaoineamh
Ar an gceol ‘tá ag teacht
Ó mo chroi seo amach

Jusqu’à que nous retrouverons
Écoute, pense de la musique qui viens
des profondeurs de mon cœur

Until we meet again
Listen and be thinking
On the music that is coming
From the depths of my heart

I see an island, you’re on the pier
I see you crying in the misty air
You look so lonely, and there’s no one near
Wish I could hold you, wish you were here

Je vois une île
Tu es sur le quai
Je que tu pleures
dans l’air brumeux.
Tu sembles si seule
et il n’y a personne
Je souhaite que je pourrais t’embrasser
que tu serais ici.

(Curfá / chorus / choeur)

Look out your window when you’re feeling blue
You’ll see a bluebird looking in at you
Lay down your head, let yourself be free
Take in your deepest breath and sing with me

Regarde par la fenêtre
quand tu sentes triste
tu verras un oiseau bleu
qui te regarde
repose ta tête
laisse-toi libre
prends ta réspiration la plus profonde
et chante avec moi

(Curfá / chorus / choeur)

Slán abhaile, slan go foill
My heart is breaking without you, a stór

Rentre chez toi sauf, bonne chance
Mon coeur brisera sans toi, mon amour

Nó go gcasfad arís orainn
Éist is bí ag smaoineamh
Ar an gceol ‘tá ag teacht
Ó mo chroi seo amach

Jusqu’à que nous retrouverons
Écoute, pense de la musique qui viens
des profondeurs de mon cœur

Until we meet again
Listen and be thinking
On the music that is coming
From the depths of my heart

Gleann Bhaile Chaoil – Vallon Ballachulish

La charrette se déplace à nouveau!

J’essaierai (encore une fois) écrire ici plus souvent. Je recommence avec cette chanson gaélique. Comme de nombreuses chansons des Highlands, on trouve ici un mélange de la louange et la douleur.

La chanteuse (ici, Karen Matheson) parle de la beauté de son gleann (vallon en français; en anglais, glen, mot qui vient de gaélique), même si elle n’est pas là pour le voir.

Sur son site, Karen Matheson dit que la mélodie est victorienne (donc, pas vraiment gaélique) mais qu’elle a toujours aimé cette chanson. Elle donne les paroles de trois des versets de la chanson; j’en ai trouvé un autre ailleurs, mais seulement en gaëlique (que je ne parle pas). Avec l’aide d’un dictionnaire gaëlique-anglais, j’ai fait ma traduction en anglais.

*** 12 novembre 2012: J’ai dû remplacer la vidéo; celui que j’avais mis ici ne jouerait plus dans un billet de blogue. Voici ce que Karen Matheson dit au début:

Pendant que je faisais des recherches pour (son nouveau album), je m’ai tourné vers les influences de mon enfance à Taynuilt (petit village à Argyle) sur la côte ouest (de l’Écosse), et toutes les chansons que j’y ai appris de mon professeur fantastique, Mmm (?), et de ma grand-mère. Cette chanson suivante est une que j’ai juré que je n’aurais jamais enregistré, parce que ce n’était qu’une de ces chansons que vous avez entendu toutes les semaines au ceilidh local.

(Un ceilidh [le mot gaélique se prononce comme « quai lit »] est une fête musicale, informelle, traditionelle, en Écosse.)

Il y avait un « bodach » vieux (un vieillard) qui la chantait. Je me disais, eh, je ne la chanterai jamais, beaucoup moins la enregistrer. Et voilà, j’ai fait finir par l’avoir enregistrée, et elle est devenue une de mes chansons les plus préférées. C’est toute simplement un témoinage d’une belle chanson, quelque chose qui ne vous laissera pas seule. Vous allez au lit le soir et elle joue dans la tête. Alors, elle s’agit de vallon Ballaculish, et pour moi, elle évoque ces images de mon enfance sur la côte ouest. Des souvenirs heureux. Elle s’appelle « Gleann Bhaile Chaoil. »

When I was doing research for (her album), I was drawing on influences from my childhood growing up in Taynuilt (in Argyle) on the west coast (of Scotland), and all the songs that I learned there from my fantastic teacher, Mrs. (name unclear), and from my own grandmother.  This next song is one which I vowed I would never record because it was just one of these songs tht you heard every week at the local ceilidh. There’d be an old bodach (an old guy) singing it and I used to say, well, I’m never singing that, far less record it. And lo and behold, I did end up recording it, and it’s become one of my very favorite songs. It’s just testimony to a beautiful tune, something that won’t leave you alone. You go to bed at night and it’s just going round in your head.  So it’s about Ballaculish glen and for me it just evokes these images of growing up on the west coast. Happy memories.  It’s called Gleann Bhaile Chaoil.

Seist / chœur / chorus

O nach robh mi thall ‘s a’ ghleann a’ fuireach
O nach robh mi thall an Glean Baile Chaoil
Nan robh mise thall ‘s a’ ghleann a’ fuireach
Chan fhàgainn e tuilleadh glean lurach mo ghaoil.

O, que j’habitasse dans le vallon
O, que je sois là dans le Vallon de Ballachulish
Si j’y habitasse, dans le vallon
Je ne le quitterais jamais,
Mon beau, bien-aimé vallon.

O, that I were living in the glen
O, that I were over in Gleann Baile Chaoil
If I were living over in the glen
I would never leave it again, my beautiful, beloved glen.

‘S a’ mhadainn ‘n uair dh’ eirinn gun eislean gun ghruaim
‘S e thug solas do m’inntinn bhith sealltainn riut suas
Chaneil glean eil’ air Gaidhealtachd bheir barr ort an snuadh;
Gur mis ha fo chradh-lot bhith ‘n drasd cho fad uait.

Quand je me levais le matin, sans souci ou mécontentement,
Ce qui fait le bonheur de mon esprit, il était de regarder vers toi
Il n’y a aucun autre endroit dans les Highlands qui peut te correspondre en apparence
C’est moi qui est abattu, étant actuellement si loin de toi.

In the morning when I’d arise, without worry or discontent
What brought happiness to my mind was to look up towards you
There is no other glen in the Highlands to match you in appearance
It is I who is dejected, presently being so far from you.

Seist / chœur / chorus

Gleann farsaing, fìor mhonadh, dhìrinn e suas,
Gleann maiseach fìneagach ‘s mìorbhaileach tuar;
Ri samhradh is geamhradh do chleòca cho uain’;
Chan eil nì a rinn nàdar nach fàs air do bhruaich.

Vallon large, montagne vraie, droite et haute
Un beau vallon, élégante et merveilleuse dans ta teinte
En éte et en hiver, ton manteau est toujours vert
Rien fait par la nature peut surpasser tes rives.

[ma propre traduction en anglais]

Wide glen, true mountain, straight and high
A beautiful glen, elegant and wondrous in its hue
In summer and in winter, your cloak is ever green
Not a thing made by nature surpasses your banks

Nuair dh’ éireas a’ ghrian air bu chiatach bhith ann,
‘Si cho fial flathail coibh-neil a’ boillsgeadh air chrann
I dùsgadh nan lòn-dubh ‘s nan smeòrach air ghéig
Chur fàilte l’en ceòl air a mórachd ‘san speur.

Quand le soleil y brille, il est agréable d’être là
Le soleil brille sur les arbres, si généreusement, gracieusement, chaleureusement
En éveillant les merles et les grives sur les branches
À annoncer aux cieux sa majesté.

When the sun rises on it, delightful it is to be there
The sun so liberally, gracefully and warmly shining on the trees
Awakening the blackbirds and thrushes on branches
To proclaim with their music its majesty in the heavens.

Seist / chœur / chorus

Gur milis Mòrag (Elle est douce, Mòrag)

Pour faire rouler la charrette, une autre chanson gaëlique, Gur milis Mòrag (Mòrag est douce).  Je viens de découvrir cette chanson.  Quand j’ai lu la traduction en anglais, je m’ai demandé s’il y a un soupçon de jalousie à la fin.  Après j’ai lu ici (en anglais) une explication de la chanson, ce n’était pas la jalousie, mais quelque chose d’autre.  Voici ma traduction de l’explication et de la chanson.

Une berceuse.  Une femme chante de sa situation difficile.  Son premier épose, Tormod [gaëlique pour Normand] avait combattu en France ete a été cru mort. Finalement, elle s’est mariée à Eoghainn Òg [jeune Hughes] et ils avaient un bébé. Cependant, un jour, elle avait appris que Tormod « de cheveux rousse » avait renvoyé.  Elle chantait pour l’enfant qu’elle souhaite Tormad était mort.

http://www.youtube.com/watch?v=fnin6CrHLdU

Sèist
Gur milis Mòrag
Gur laghach Mòrag
Gur milis Mòrag
Nighean Eoghainn Òig

Chœur
Elle est douce, Mòrag
Elle est gentille, Mòrag
Elle est douce, Mòrag
La fille de jeune Eoghann

Chorus
Morag is sweet
Morag is nice
Morag is sweet
Young Eoghann’s daughter

‘S i Mòr an àilleachd
‘S i laogh a màthair
‘S e bhi ‘ga tàladh
Mo rogha ceòil

Sèist

Mòr est la belle
Elle est la chérie de sa mère
La calmer —
C’est ma musique préférée

Mòr is the beautiful one
She is her mother’s darling
It is lulling her
that is my choice of music

Gur mi bhiodh uallach
Air ruigh nan gruagach
Ach Tormod Ruadh
A bhith fuar fo ‘n fhòid

Je serais si heureuse
dans la vallée des jeunes femmes
si seulement Norman-Rousse
était froid sous le gazon

I would be so happy
at the shieling of the maidens
If only Red-haired Norman
was cold under the turf

Sèist

Mo mhile marbhaisg
Air an Fhrangach
Nuair leig e nall thu
Chuir anntlachd oirnn

Milliers linceuls de la morte
Pour le français
qui vous permettent de revenir
à nous contrarier

My thousand death-shrouds
On the Frenchman
When he let you come back
to upset us

Sèist

Òganaich an òr-fhuilt bhuidhe

« Jeune homme avec des cheveux blondes »

Voici Kathleen MacInnes, de l’île de South Uist (Sud-Uist) dans les Hébrides de l’Écosse.  Beaucoup de gens y parlent encore le gaélique.

(seisd) Òganaich an òr-fhuilt bhuidhe
Leat a chinneadh sealg is sitheann
‘S ann ad ghruaidh a bhiodh an ruthadh
Nuair a bhiodh tu siubhal bheann

(le réfrain) Jeune homme dont les cheveux sont blonds dorés
En chassant, tu gibieras le chevreuil
Sur tes joues la couleur monte
Lorsque tu vagabondes à travers les collines

Youth whose hair is golden blonde
You will bag the deer when hunting
On your cheeks the color’s rising
When you tramp across the hills.

Nuair a dhìreadh tu na stùcan
Leis a’ ghunna caol nach diùltadh’
S e do luaidhe ghorm is d’ fhùdar
Chuireadh smùid air feadh nan gleann

Quand tu montes aux rochers escarpés hauts
Avec ta arme fine, fidèle
Tes balles bleues et ta poudre
Disperseront la fumée dans les vallons.

When you climb up to the tall crags
With your slender, trusty weapon
Then your blue lead and gunpowder
Scatter smoke across the glens.

Oganaich an òr-fhuilt shnìomhain
Dh’fhàg thu saca trom air m’ inntinn
‘S mura tig thu nall don tìr seo
Mo thoil-inntinn bidh air chall

Jeune homme avec les cheveux bouclés blonds
Tu as laissé une lourde charge sur mon esprit
Si tu ne rentournes pas à ce pays
Je n’aurai pas le contentement

Youth of the curly blonde hair
You have left a heavy load on my mind
If you do not return to this land
I will have no contentment

Gu bheil a bhlàth siud air mo ghruaidhsa
Gun tug mi dhut gaol nach fuaraich
Dh’innis iad gun tug thu fuath dhomh
Ach cha chreid mi, luaidh, an cainnt

Mes joues sont montrant
Que je t’ai donné un amour qui ne mourra pas
Ils ont dis que tu avais tourné le dos à moi
Mais je ne crois pas ce qu’ils disent.

It is showing on my cheeks now
That I have given you a love that will not die
They said you have turned your back on me
But I don’t believe their talk.

Ged a chuirte mi an iarainn
Fhad ‘s bu bheò mi gam phianadh
Cha chuir mi do ghaol air dìochuimhn’
Seo a’ bhliadhna liath mo cheann

Même si j’étais dans les chaînes
Me tourmentant nuit et jour
Je n’oublierais jamais mon amour
C’est l’année que mes cheveux sont devenus gris

Even if I were in irons
Tormenting me night and day
I would never forget my love
This is the year my hair turned grey